Retour en vidéo sur la conférence d’Éliane VIennot : « Et si le masculin ne « l’emportait » pas systématiquement dans la langue française ? »

Conférence du 27 mars 2018 à l’université de Grenoble Alpes

Depuis les années 1980, les efforts pour promouvoir un langage moins sexiste ont été présentés comme une « féminisation » : d’abord du vocabulaire des métiers, titres et fonctions, ensuite de la langue elle-même. Ces efforts, qu’ils soient militants ou institutionnels, ont soulevé des protestations récurrentes, souvent violentes, de personnes ou d’institutions dénonçant ces initiatives comme contraires au « génie de la langue », venues d’une confusion entre le domaine de la grammaire et celui de la société, sous la pression de féministes désormais en capacité d’imposer leurs vues mais toujours dépourvues de raison ou de savoir.

La réalité est toute autre.

C’est parce que le génie en question est relativement égalitaire, et qu’il s’exprime aujourd’hui dans une société qui a fini par admettre le principe de l’égalité entre les sexes, qu’il retrouve peu à peu ses droits, après une longue période de masculinisation forcée à laquelle les locuteurs et locutrices ont beaucoup résisté. Et c’est pour cette même raison qu’on peut aujourd’hui espérer agir en vue d’une véritable égalité dans nos façons d’écrire et de parler.

Intervenante

Éliane Viennot a enseigné la littérature française de la Renaissance dans les universités de Seattle (USA), Nantes, Corte, Saint-Étienne, et elle a été dix ans membre de l’Institut universitaire de France. Ses recherches portent sur l’exception française en histoire politique (La France, les femmes et le pouvoir ; Revisiter la Querelle des femmes…) et en langue (Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ; L’Académie contre la langue française). Elle a fondé la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR) et l’Institut Emilie du Châtelet, et créé deux collections aux Publications de l’Université de Saint-Etienne.

Plus d’informations